Titre: Les attachements: théories et pratiques

Description:

 Iqaluit, novembre 2024 

Durant le jour, j’écoute souvent la radio (CBC)…en anglais et en inuktitut, persuadée 1. que mon anglais s’améliorera 2. que les intonations de l’inuktitut me deviendraient plus familières. En anglais, il y a souvent de longues interviews que j’écoute parfois d’une oreille et j’ai été surprise de percevoir souvent dans la voix de la personne qui était interviewée des intonations de détresse. Naturellement ce sont des sujets délicats qui sont traités dans certaines de ces rencontres et l’animateur.trice s’excuse rapidement d’avoir réveillé de telles émotions. Je me suis fait la remarque que sur la radio francophone que j’écoute à Montréal, j’ai rarement été témoin de ce genre de situation. J’imagine que c’est pour cela que j’ai remarqué le phénomène. Ce matin quelqu’un racontait comment elle avait été non seulement témoin mais profondément remuée par une cérémonie autochtone pendant laquelle durant 3 jours des tambours ont résonné accompagnant des chants et des danses. Trois jours d’intensité sonore et répétitive dont elle n'a compris le sens qu'après avoir questionné une hôte de l'évènement : 

la cérémonie était pour «dire» aux enfants disparus qui avaient été enlevés et forcés de ne plus voir leur famille… qu’ils pouvaient revenir…

La façon dont elle racontait cette histoire était particulièrement émouvante. Le contexte aussi: en fait, elle avait précisée que toute leur vie la plupart des autochtones ont cherché en vain, qui un enfant, qui un parent disparu. Une grande partie d’entre eux et elles ont été toute leur vie dans l’attente de les retrouver. Cette fois, c’est chez moi de façon imprévisible que la peine c’est manifestée

Date: 10 novembre 2024

Photo(s): Joceline Chabot