Titre: l'arbre et le pont
Le quartier
À mon arrivée à Montréal en 1970, je m'y suis installée involontairement. Plusieurs étudiantEs venant des régions y avaient élu domicile. Dufresne, Magnan, Ruelle Provençale (elle n'existe plus), Place Dufresne, Fullum, Olivier Robert (ma préférée): des rues où j'ai habitées brièvement. C'était un quartier populaire abritant l’édifce de la SQ où les prisonniers politiques d'octobre avaient été retenu pendant plusieurs jours, sans arbre, sans charme particulier et souvent méprisé par les dirigeants qui n'y voyait qu'une pauvreté galopante à éradiquer : on venait d'en raser une partie pour construire la tour de Radio Canada.
Je m'en suis évadée pour plus de verdure et de fraîcheur, y suis revenue vivre et travailler brièvement dans les années 80 puis je l'ai quittée à nouveau jusqu'en 2020.
M'y voici installée à demeure. J'y arpente ses rues et y découvre de discrets changements et son potentiel humain indéniable.
Traversé par 2 grandes artères (Papineau et De Lorimier) par lesquelles on peut soit y entrer soit s'en évader, ça demeure un quartier transitoire diffcile à saisir donc à aimer avec constance.
L'arbre et le pont
Visuellement les réseaux organiques de la canopée de l'arbre et ceux construits de la structure du pont créent une synergie salvatrice.
L'arbre tortueux du parc des Royaux qui est en fn de vie (une ligne orange tracée sur son tronc en fait l'annonce) me rappelle aux besoins criants de ses habitants: la présence d'arbres/poumons. Le pont, à la fois phare et vaisseau, reste le pilier de ce quartier pour lequel j'ai un rapport ambigu mais affectueux.
Date: deux mille vingt
Dimensions: 125cm x 175cm
Matériaux: photographie
Lieux d'expositions: Parc des Faubourgs, Montréal
Photo(s): Joceline Chabot